Sarah Zaïd

Sarah Zaïd est doctorante en sociologie au Centre Émile Durkheim.

Elle a débuté une thèse sous la direction de Françoise Liot. Le titre (provisoire) est : Du visible à l’invisible : les enjeux politiques et sociaux de la participation culturelle et artistique. Le chemin vers un nouvel humanisme.

Sarah Zaïd

Doctorante en sociologie


Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis doctorante en sociologie à l’Université de Bordeaux au sein du Centre Émile Durkheim. J’ai débuté ma thèse en octobre 2021 sous la direction de Mme Françoise Liot. Je travaille sur les enjeux politiques et sociaux de la participation culturelle et artistique sur deux départements d’Ile-de-France : le Val-de-Marne et la Seine-Saint-Denis.

Mes recherches s’appuient sur des précédentes analyses lors de mon cursus universitaire où j’interrogeais les projets participatifs comme le nouvel outil de la rencontre humaine.

La participation culturelle apparaissait comme un nouvel espace de rencontre entre des populations. Des nouvelles formes de sociabilités se développent, des communautés se créent autour de pratiques artistiques. J’étudie à travers la participation culturelle les itinéraires personnels et intimes qui motivent à intégrer ce réseau de la participation, la place des artistes dans cette presque nécessité de faire du participatif, la place des institutions dans le cadrage de ces projets, ainsi que celle des pratiques amateurs dans notre société.


Quel est ton parcours ?

Il faut savoir que mon projet de thèse s’inscrit dans une reprise d’études. Historienne de formation, j’ai un parcours qui s’inscrit plutôt dans le domaine de l’Histoire et de l’action culturelle.

Après une classe préparatoire en Lettres, j’ai rejoint l’Université Gustave Eiffel à Marne-la-Vallée (anciennement UPEM) où j’ai mené des études d’Histoire. J’avais comme objectif de travailler dans le secteur culturel. C’est pourquoi j’ai intégré le master en Développement Culturel et Territorial (2017), un master professionnel où j’ai réalisé une alternance au sein de la Maison de la Culture de Bobigny (MC93). C’était une expérience enrichissante ! J’avais un poste en relations publiques, où j’étais en charge de la gestion des projets participatifs. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à travailler sur la thématique de la participation culturelle. J’ai donc rédigé mon mémoire de fin d’études sur ces projets participatifs comme nouvel outil de la rencontre humaine dans le milieu du spectacle vivant. Après ça, je n’avais pas envie de m’arrêter là. Passionnée par ces questions sociales, je souhaitais creuser ces questions de l’humain, de lien social au sein de la participation culturelle.

J’ai alors poursuivi sur cette thématique par un master 2 en Histoire/Recherche (2018) dans l’objectif de développer et renforcer ce sujet dans la perspective d’un doctorat. La construction de ce travail de recherche a été pensé comme un travail préparatoire de projet de thèse. Toutefois, l’approche historique ne me permettait pas d’approfondir ces questions sociales que je souhaitais analyser. Je me dirigeais vers un travail basé principalement sur des archives, loin des réalités du terrain que je voulais observer.

J’ai fait le choix de mettre en pause mon projet de thèse, pour partir en service civique pendant un an. Je suis rentrée quelques temps avant la période de pandémie que nous avons connue. Une fois sortie de cette période, j’ai repris mon projet de thèse, cette fois-ci dans le domaine de la sociologie. Et me voici à présent en deuxième année de doctorat !


Qu’est-ce qui t’a attirée vers la recherche ?

Je crois que j’ai toujours eu une inclination pour la recherche. Je suis d’une nature curieuse et je me souviens déjà petite j’aimais explorer, regarder, questionner. J’avais un attrait pour les fonds marins, l’archéologie et l’astronomie. Rien à voir avec la sociologie et ce que j’étudie maintenant (rires) ! Mais non pas sans lien en ce que je voulais toujours comprendre certains phénomènes.

Ce que j’aime dans la recherche c’est cette sensation qui m’enveloppe quand je mène l’enquête un mélange entre excitation et incertitude. C’est Djalâl Al-Dîn Rûmi qui disait Dès que tu avances sur le chemin, le chemin apparaît. La recherche c’est ça pour moi, avancer un petit pas à la fois et laisser le chemin se dessiner progressivement sous nos pas, tout en appréciant le voyage. Enfin, ce que j’aime par-dessus tout, c’est cette énergie créatrice qui te porte et met tout ton cerveau en effervescence. De là, tu as pleins de nouvelles idées qui jaillissent et qui te guident vers l’écriture. Au fond, être chercheur.e c’est aussi être un peu artiste !?


Quel est ton quotidien de doctorante ?

Mon quotidien de doctorante est très différent d’une semaine à l’autre ! Je n’ai pas de quotidien type.

Je suis à temps partiel sur ma thèse. Mon temps de travail se divise donc entre mon activité professionnelle et mon travail de recherche.

Globalement, mon travail de recherche s’articule principalement autour de mes terrains. Ils ont des temporalités différentes et ont souvent lieux en soirée et les week-ends. Je suis dans une observation participante donc je prends part à l’ensemble des projets participatifs que j’observe, des ateliers à la représentation. Ensuite, j’organise les entretiens avec les participant·e., les artistes et toutes personnes impliquées dans le projet. Quand je ne suis pas sur le terrain ou en entretien, je prends le temps de retranscrire, d’analyser les données collectées et de lire des articles en lien avec ma thématique.

Enfin, je consacre au mieux un temps à la vie académique. Résidant en région parisienne, je me déplace aux événements organisés par l’ED et le CED quand cela est possible. Je garde une veille sur les appels à contribution, opportunité d’articles... Je participe également à des événements académiques sur Paris (séminaires, congrès, colloques…)

Un quotidien bien rempli et stimulant qui me permet de rester en contact avec des collègues de tous horizons !


En dehors de la recherche ?

En dehors de la recherche, je suis auto-entrepreneure. Je propose une aide de soutien scolaire et je suis également Artiste peintre. J’ai développé mon entreprise de carterie et œuvres d’art. Je réalise des cartes peintes à la main. J’avais envie de remettre au goût du jour la joie d’envoyer des cartes pour adresser une douce pensée et le plaisir de recevoir une carte qui est dans le même temps une œuvre d’art que l’on peut encadrer !

Je suis aussi membre d’une association de peinture avec qui on développe des projets sur le 93 en Seine-Saint-Denis.

Et je terminerai sur quelques-unes de mes passions la danse, la randonnée, les arts martiaux et les découvertes culinaires !


Propos recueillis le 6 mars 2023.
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Publié le 6 mars 2023
Dernière modification le 6 mars 2023