Anna Maria Lecis Cocco Ortu

ANNA MARIA LECIS COCCO ORTU

Maîtresse de conférences en droit public à Sciences Po Bordeaux et chercheuse au Centre Émile Durkheim


Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Anna Maria Lecis Cocco Ortu, je suis maîtresse de conférences en droit public à Sciences Po Bordeaux depuis 2020, chercheuse au CED et membre associée au Centre de droit et politique comparés CDPC-JCE de l’UMR 7318 DICE (Université de Toulon Aix-Marseille Université, Univ. Pau & Pays Adour) ainsi qu’au Centre d’études et de recherches comparatives sur les Constitutions, les libertés et l’État (CERCCLE) de l’Université de Bordeaux.

Quel est ton parcours et comment es-tu devenue enseignante-chercheuse ?

Cela a été le fruit de la rencontre entre le hasard et la volonté, comme pour beaucoup j’imagine. Depuis toute petite, je voulais faire des études de droit mais aussi de lettres et langues étrangères. Au moment de m’inscrire à l’université, à Cagliari en Italie, j’ai d’abord choisi la faculté de langues et littératures étrangères, mais au bout d’un semestre j’ai changé d’avis pour me réorienter vers le droit. Néanmoins, depuis le début de mes études supérieures je savais que je ne voulais pas devenir avocate et que la faculté de droit n’aurait été que le début de ma formation, pour continuer ensuite à étudier et à mettre mes compétences au service non pas de l’application du droit, mais plutôt de la réflexion sur le droit.

Les périodes d’études à l’étranger, à l’Université Paris XII pendant ma Licence et à la John Marshall Law School de l’Université of Illinois pendant mon Master, m’ont permis de combiner mon appétence pour le droit avec ma passion pour les langues et cultures étrangères. J’ai ainsi décidé de m’intéresser particulièrement au droit comparé et j’ai passé le concours pour accéder au doctorat en Droit public comparé de l’Université de Sienne, m’inscrivant ensuite à l’Université d’Aix-Marseille dans le cadre d’une cotutelle. La convention prévoyait que je passe au moins 9 mois à Aix-en-Provence, mais au bout de ces 9 mois je n’ai plus quitté la France !

J’ai alors entamé un parcours plus « classique » : chargée de TD à la faculté de droit d’Aix-Marseille, puis ATER à Sciences Po Aix et à la faculté de droit de Toulon, qualification aux fonctions de MCF… et enfin maîtresse de conférences à Sciences Po Bordeaux !

Quels sont tes objets de recherche ? Sur quoi travailles-tu ?

Mes recherches principales portent sur la justice constitutionnelle et la protection des droits et libertés, et notamment d’une part, sur le rôle du juge et les techniques interprétatives et décisionnelles qu’il mobilise et, d’autre part, sur l’influence des associations et la prise en compte d’éléments factuels et extra-juridiques dans la protection judiciaire des droits et libertés.

En ce qui concerne le premier volet, je participe actuellement à un projet de recherche collectif portant sur l’utilisation des jurisprudences étrangères par les juges constitutionnels. En ce qui concerne le deuxième volet, je m’intéresse aux stratégies de litige des associations (par ex. Ligue des droits de l’homme, La Cimade, Observatoire des prisons) pour essayer de faire avancer le droit par voie contentieuse. Une autre de mes recherches en cours porte sur la communication des juges constitutionnels.

Peux-tu nous parler de ton quotidien d’enseignante-chercheuse ?

Pendant l’année universitaire, mon quotidien est rythmé par les enseignements : j’interviens de la première à la cinquième année, dispensant des cours et conférences de méthode en droit constitutionnel et administratif, sur les institutions françaises et sur le droit public comparé.

Ce quotidien est ponctuellement interrompu par la préparation de communications pour des colloques. Cette année par exemple j’ai participé en octobre à un colloque à Toulon, à novembre à un colloque que j’ai coorganisé à Bordeaux et en décembre au congrès mondial des constitutionnalistes à Johannesburg. La fin de la période des cours (celle que certains appellent « les vacances des universitaires »…) est le moment pour retrouver le temps de la réflexion sans délai imposé et pour se pencher sur des nouveaux projets de recherche, après quoi il faut aussi trouver le temps des véritables vacances pour se ressourcer et se recharger pour l’année suivante !

"J’aimerais ainsi renforcer l’aspect interdisciplinaire de mes recherches, d’une part en renforçant mes compétences méthodologiques d’analyse quantitative et qualitative et d’utilisation des entretiens, d’autre part, en travaillant davantage avec les collègues politistes et sociologues. L’appel est lancé !

Quels sont tes projets pour l’avenir ?

Mes thèmes actuels de recherche, les stratégies de litige des associations et la communication des cours constitutionnelles, me portent sur des terrains à la croisée entre droit et autres sciences sociales. J’aimerais ainsi renforcer l’aspect interdisciplinaire de mes recherches, d’une part en renforçant mes compétences méthodologiques d’analyse quantitative et qualitative et d’utilisation des entretiens, d’autre part, en travaillant davantage avec les collègues politistes et sociologues. L’appel est lancé !

Et en dehors de la recherche ?

En dehors de la recherche, mon temps est principalement consacré à ma famille, et notamment à ma fille de 3 ans qui représente un excellent moyen d’occuper son temps libre ! Mais elle a aussi la bienveillance de me laisser un peu de temps pour d’autres passions et hobbies, comme le théâtre, le yoga, la lecture de romans… et dès que je peux je me concède des escapades vers la mer, possiblement celle de la Sardaigne, ou à défaut vers l’océan !


Propos recueillis le 23 janvier 2023.

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Publié le 3 février 2023
Dernière modification le 3 février 2023