Camille Bedock est chargée de recherche CNRS en science politique au Centre Émile Durkheim
Camille Bedock
Chargée de recherche CNRS en science politique
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Camille Bedock, je suis chargée de recherche CNRS au Centre Emile Durkheim depuis octobre 2018, après avoir bourlingué entre Grenoble, Paris, Florence et Bruxelles au gré de mon master recherche, de ma thèse et de mes post-doctorats.
Quel est ton parcours et comment es-tu devenue chercheuse ?
J’ai décidé de m’orienter vers la recherche en troisième année à Sciences po Grenoble pendant mon mémoire parce que je n’avais jamais autant apprécié un exercice universitaire, qui mêlait mon goût pour la recherche empirique et théorique et mon envie de travailler de manière indépendante sur un sujet que je choisissais. J’ai ensuite poursuivi cette voie dans différentes institutions : à Sciences po Paris en master, puis à l’Institut Universitaire Européen de Florence en thèse, à Sciences po Bordeaux comme ATER et à l’Université Libre de Bruxelles en postdoc. J’ai donc eu un parcours de recherche assez international où j’ai découvert plusieurs cultures universitaires différentes, ce qui a aiguisé notamment mon goût pour la comparaison.
Quels sont tes objets de recherche ? Sur quoi travailles-tu ?
Toutes mes recherches tournent en résumé autour de la question de l’étude des institutions qui nous gouvernent en démocratie, ce qui est un sujet qui a toujours agité la science politique. J’ai donc pu aussi bien aborder la question des réformes institutionnelles, des conséquences des institutions que celle des attentes des citoyens, des élus, ou encore d’activistes engagés sur les questions institutionnelles sur la démocratie. Ce qui est ironique, c’est que quand j’ai commencé mes recherches, mon sujet était souvent perçu soit comme classique soit comme ennuyeux (soit les deux si les personnes étaient particulièrement bienveillantes). Maintenant, en 2023, je n’ai plus à justifier l’intérêt de ce sujet : toute l’actualité montre à quel point la question « qui doit gouverner » en démocratie n’est ni résolue, ni technique, mais bien au cœur des conflits qui agitent nos sociétés.
Peux-tu nous parler de ton quotidien de chercheuse ?
Je suis une de ces chercheuses qui aime bien travailler au bureau et manger à la cantine avec ses collègues et séparer le travail du reste de la vie. Je travaille donc le plus souvent sur mon lieu de travail à l’université, mais mes tâches sont très variées : administration d’entretiens qualitatifs, retranscription, lecture, analyses statistiques, élaboration d’enquêtes, écriture, enseignement, valorisation de mes recherches, réunions, encadrement ou encore gestion des tâches administratives qui font aussi le quotidien des chercheuses et des chercheurs. Au fur et à mesure que le temps passe, mon travail de chercheuse est de moins en moins solitaire et de plus en plus collectif : j’ai eu la chance d’obtenir des fonds pour plusieurs projets de recherche qui m’ont permis de travailler en équipe sur des sujets qui me tiennent à cœur, avec des personnes qui sont des collègues mais aussi souvent des amis. C’est une chance que je mesure.
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
A l’horizon de quelques années, j’espère aussi tôt que possible, je voudrais passer mon HDR, parce que l’encadrement de thèse est une tâche qui me tient particulièrement à cœur et que je trouve aussi épanouissante que passionnante. J’espère aussi que cette HDR sera l’occasion d’écrire un nouveau livre sur mon axe principal de recherche du moment sur les attentes des citoyens européens sur leurs institutions.
Et en dehors de la recherche ?
Rien. Je travaille tout le temps. (Non je plaisante). Blague à part plein de choses bien banales comme les amis, la famille, la musique, la lecture, l’aquarelle, les flâneries, la vie. Et en tout cas l’envie que la recherche, aussi importante soit-elle dans ma vie, ne vienne jamais tout phagocyter. C’est une passion dont j’ai eu la chance de faire mon métier, mais pas un sacerdoce.
Propos recueillis le 3 avril 2023
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