Agnès Villechaise

Maitresse de Conférences en sociologie Enseignant·es-chercheur·ses Université de Bordeaux
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Site géographique Faculté de sociologie
3ter Place de La Victoire
33076 BORDEAUX cedex
05 57 57 18 00

Bio

Je suis titulaire d’une thèse de doctorat en sociologie portant sur l’expérience de la précarité économique et de la stigmatisation sociale des habitants des grands ensembles, soutenue en 1998 à Bordeaux sous la direction de François Dubet. Maîtresse de conférences en sociologie à l’Université de Bordeaux et membre du laboratoire Centre Emile Durkheim, je  privilégie dans mes enquêtes les recherches empiriques et déploie des méthodes qualitatives de collecte des données, essentiellement via des entretiens individuels et collectifs. Après avoir longtemps travaillé sur les quartiers sensibles et les politiques publiques qui ciblent ces territoires (notamment avec Thierry Oblet, Joëlle Perroton, Claire Schiff), mené en parallèle trois recherches sur les personnes illettrées pour la première, les postiers et les incivilités en quartier défavorisé pour la deuxième (avec Thierry Oblet), la démocratie participative locale pour la troisième (avec Sandrine Rui), j’ai orienté mes recherches de 2013 à 2020 sur la jeunesse musulmane en France, en collaboration avec Laetitia Bucaille.

Aujourd’hui je poursuis mes recherches dans deux voies. La première, dans le droit fil de mes travaux récents, poursuit la réflexion sur le renouveau des répertoires idéologiques, des trajectoires et des formes de la mobilisation et de la critique sociale, via le programme de recherche ECOPISTE (Projet Région Nouvelle Aquitaine 2020-2023). Il s’agit d’analyser le fonctionnement des collectifs de vie et de production économique alternatifs, dont les ZAD,. La deuxième, initiée par la mobilisation des méthodes participative de production du savoir dans ECOPISTE (co-pilotage de la recherche avec les acteurs de terrain, journées d’étude partagées, écriture collective d’un roman policier ethnographique), ainsi que par mes activités de médiation scientifique au sein du laboratoire, s’inscrit dans les champ de la réflexion épistémologique et de la recherche-action, en concevant des modalités créatives et participatives de la production et de partage du savoir scientifique, en analysant leurs spécificités, et en appréciant leurs effets (programme de recherche ECODOC 2023-2026).

Mes enseignements, pour la plupart au sein de la faculté de sociologie de Bordeaux, portent sur la nature et les enjeux du regard sociologique, la méthode qualitative, le modèle d’intégration français et la laïcité, le renouveau de l’islam chez les jeunes de culture musulmane.  Je cherche à développer chez les étudiant.es  une dimension sensible et créative dans la lecture du social, suis attachée à la mise en lien des savoirs académiques et non académiques, et fais de la communication de nos méthodes et résultats scientifiques à un public large un objectif majeur de ms enseignements.

Axe(s) de recherche

Atelier(s)

Co-fondatrice (avec Maylis Ferry) et Co-responsable (avec Morgane Jouaret) de l'atelier C'est pas très académique !

Recherche en cours

Recherche Ecopiste ( programme Cit’In 2018 -2020 ; AAP Région Nouvelle Anquitaine 2020-2023 )

-Coordination scientifique : Agnès Villechaise (agnes.dupont@u-bordeaux.fr)

-Conduite opérationnelle : Anne Goudot (anne.goudot@u-bordeaux.fr)

Les expérimentations citoyennes menées en appui de la transition écologique (désignées dans la suite de ce texte sous le vocable « lieux alternatifs ») revêtent une diversité de formes organisationnelles. Microfermes, écovillages, écolieux, réseaux d’habitats légers, tiers-lieux, ou bien encore sociétés coopératives et autres initiatives relevant de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont autant de lieux de développement de pratiques solidaires alternatives, de formes innovantes d’organisation et de gouvernance, de nouvelles manière d’habiter, de produire et de consommer. Le projet Ecopiste s’intéresse à ceux de ces lieux ouverts à l’accueil de visiteurs itinérants qui viennent y travailler, apprendre, partager. La recherche vise à saisir le fonctionnement de ces lieux, leur maillage en réseaux plus ou moins formels à l’échelle locale, nationale, internationale, les trajectoires et aspirations de leurs membres sédentaires ou de passage.

La recherche se déploie sur deux axes, renvoyant à deux niveaux d’analyse distincts :

1) Acteurices et fonctionnement du lieu alternatif : Qui sont les « permanent.es » et les « nomades » engagé.es dans ces lieux alternatifs ? Quelles socialisations et trajectoires les conduisent en ces lieux ? Ces citoyen.ne.s entendent peser dans la transition écologique par la mise en œuvre de modes de vie, pratiques relationnelles, organisations du travail, modes de gouvernance, modes de production et de consommation etc., différents de ce que l’on peut rencontrer dans d’autres organisations, qui confèrent à leurs projets une dimension holistique et une dimension d’innovation sociale. Quelles sont ces pratiques ? Relèvent-elles de nouvelles ontologies ? Quelles sont les conditions de leur bon fonctionnement et/ou les freins repérables à leur développement ? Le genre joue-t-il un rôle dans la dynamique sociale mise en œuvre ?

2) Réseaux et territoire : Quelles sont les interactions entre ces organisations, qui pour la plupart se développent en milieu rural et possiblement dans l’isolement, mais sont insérées dans des réseaux d’échanges actifs multiscalaires ? Quel est l’ancrage de ces organisations dans leur milieu local ? De quoi sont constitués leurs rapports avec les espaces institutionnels, politiques, économiques, culturels plus larges qui les entourent ? Quels sont le niveau et les modalités de leur implication dans la fabrique et la diffusion de la transition écologique.

Parce que le phénomène étudié présente un caractère complexe – émergent, protéiforme, réticulaire et mobile – l’approche méthodologique est ici une question clé. Nous y répondons par une démarche qualitative et hybride.

– Qualitative, via des périples ethnographiques empruntant les circulations nomades : une chercheuse ethnographie les lieux et leurs interconnexions sociales en y vivant sur des périodes de plusieurs semaines, en tant que woofeuse/chercheuse. L’étude de terrain s’effectue sur un principe d’itinérance, en enchaînant les séjours sur des périodes de plusieurs mois (l’ethno-woofeuse vit en camping-car). Elle s’effectue par l’observation participante ; l’usage de la photographie, la réalisation d’entretiens semi-directifs, la réalisation d’une enquête par questionnaire auprès des personnes itinérantes et la collecte de documents sources, notamment sur le fonctionnement économique du lieu, constituent la méthode de collecte de données associée à cette observation participante.

Hybride : Au travers de séminaires de pilotage et de journées d’étude partagées, les acteurices de terrain participent à l’équipe de recherche, amenant leurs savoirs expérientiels dans la création de connaissance. Par ailleurs, à chaque lieu visité est proposé un travail d’échange autour d’une restitution à chaud de l’étude, permettant d’intégrer les regards et compréhensions des personnes concernées.

ECODOC (financement UB : ACT, SAPS, URFIST, 2023-2026)

Le caractère hybride de la méthode d’investigation développée dans ECOPISTE, qui conçoit la construction du savoir scientifique dans une dimension participative, de même que mon intérêt pour le partage du savoir scientifique, m’ont conduite à m’associer fin 2022 au projet ECODOC (Espace COmmun de DOCumentation), piloté par Raphaëlle Bats (co-responsable de l’URFIST de Bordeaux). Ce programme sur 3 ans a reçu un premier financement de 151 000 euros via le projet ACT (Augmented university for Campus and world Transition) de l’université de Bordeaux, dans l’attente des apports complémentaires de l’URFIST, du programme SAPS (Science avec et pour la société) de l’université de Bordeaux, des villes de Floirac et d’Ares.

Il réunit des acteurs de l’ESR (Bastien Castagneyrol BIOGECO ; Martin Hachet et Arnaud Prouzeau POTIOC ; Agnès Villechaise, CED ; Aurélien Tabard, INRIA Lille/Lyon 1 ; Equipe Living-Lab Floirac), des acteurs de la culture et de la documentation (URFIST, Service documentation et service culture de l’UB), des acteurs socio-économiques (StreetDefRecords ; Villa Valmont), des acteurs politiques (Ville d’Ares, Ville de Floirac).

 

L’adaptation à des situations de transition nécessite de renforcer le dialogue entre les savoirs scientifiques et les autres savoirs. Comment rendre les informations scientifiques utiles aux habitants et aux élus pour qu’ils puissent construire des pistes d’adaptation sur des territoires en transition ? ECODOC fait l’hypothèse qu’un dispositif de visualisation des relations entre les savoirs scientifiques et non scientifiques, autour d’un événement, facilite le développement de l’empathie, le sentiment de parenté, et la constitution d’un collectif agissant.

Le programme s’appuie sur un objet d’ores et déjà constitué : l’arbre et la forêt (forêts de Gironde, arbres et micro-forêts de la « nature en ville » : comment faire pour que les recherches menées sur les forêts et les arbres facilitent les prises de décisions en matière d’adaptation par les habitants, élus, acteurs socio-économiques, etc. ? Avec des chercheurs et des acteurs de terrain, à partir d’une cartographie des traductions actuelles de la science et une recherche-action permettant de penser de nouvelles forme de communication, il s’agirait notamment d’élaborer un guide de modèles de transmission de savoirs, et de réaliser physiquement des ECODOC : bibliothèques mobiles, adaptables, de savoirs en dialogue, utilisables dans des différents lieux qui sont des occasions de rencontre. Pour ce faire, le programme s’appuie sur une thématique de recherche : développe une méthodologie participative et innovante associant chercheurs et acteurs de terrain : focus groups, ateliers, résidences d’écriture, expérimentations d’action de médiation scientifique.

Dans ce programme riche, au regard de mes expériences de médiation scientifique créative dans l’atelier C’est pas très académique ! du CED, et en raison de la coloration « écologique » de la recherche ECOPISTE comme de sa méthodologie collaborative, je suis sollicitée pour observer, documenter, apprécier le processus de mise en relation des savoirs scientifiques et des savoirs expérientiels, animer des ateliers, participer à des résidences d’écriture et à la conception des bibliothèques mobiles du savoir. Il s’agira pour moi de nourrir la méta réflexion vers laquelle m’oriente de plus en plus mes activités d’enseignante-chercheure concernant la fabrique, le sens et la diffusion du savoir scientifique.

 

 

 

 

Responsabilités scientifiques et institutionnelles

  • Membre du Bureau de la faculté de sociologie
  • Membre du Conseil de laboratoire du CED
  • Co-fondatrice et Co-esponsable (avec Fanny Lung) du master de sciences sociales Intervention et innovation sociales

Enseignement

  • CM Le regard sociologique Licence 1 sociologie
  • TD Méthode qualitative L2 sociologie
  • CM TD islam des jeunes, intégration des sociétés multiculturelle L1, L2 et L3 sociologie
  • Enseignements méthodologiques et thématiques M1 et M2 Intervention et innovation sociales
  • Islam rigoriste, islam radical : des éléments de compréhension, DU Psycho-criminologie

Principales publications

Publications récentes

Villechaise Agnès, « De très jeunes filles voilées en classe… », Portfolio hommes et migrations « Ecole et socialisation », n°1339, oct-dec 2022, p. 108.

Villechaise Agnès, compte-rendu Micheron Hugo, Le jihadisme français. Quartiers, Syrie, Prisons, Revue européenne des science sociales 58-1, 2020.

Bucaille Laetitia,Villechaise Agnès (dir.), Désirs d’islam. Portraits d’une minorité religieuse en France, Paris, Presses de Sciences Po, 2020.

Bucaille Laetitia,Villechaise Agnès, « Jeunes femmes musulmanes. Lutter contre la domination via la religion », in Bucaille Laetitia,Villechaise Agnès (dir.), Désirs d’islam. Portraits d’une minorité religieuse en France, Paris, Presses de Sciences Po, 2020, p. 131-169.

Villechaise Agnès (coord.), « Les jeunes musulmans  français face à la radicalité. Autour de l’ouvrage d’Olivier Galland et Anne Muxel, La Tentation de la radicale. Enquête auprès des lycéens, PARIS PUF, 2018, Revue Européenne des Sciences Sociales, 57(1), 2019, p. 255-278.

Villechaise Agnès , « Les jeunes français face à la radicalité. Présentation  », Revue Européenne des Sciences Sociales, 57(1), 2019, p. 255-258.

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02303224

 Villechaise Agnès, « Les jeunes musulmans « tentés » plus que les autres par la radicalité ? L’enquête est loin d’être close… », Revue Européenne des Sciences Sociales, 57(1), 2019, p. 263-266.

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02156790

Villechaise Agnès et Bucaille Lætitia, « L’affirmation religieuse des jeunes musulmans. Production d’une critique sociale inclusive ou séparatisme identitaire ? », Revue européenne des sciences sociales, 56(2), 2018, p. 107-131.

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01963663

Bucaille Lætitia et Villechaise Agnès, “Salafist Impregnation of Muslim Youth in France: a Challenge to the Republic? ”, European Review of International Studies, 2018, 5(2), p. 5-23.

https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02527915

 

 

 

 

 

 

 

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