Bio
Je suis titulaire d’une thèse de doctorat en sociologie portant sur l’expérience de la précarité économique et de la stigmatisation sociale des habitants des grands ensembles, soutenue en 1998 à Bordeaux sous la direction de François Dubet. Maîtresse de conférences en sociologie à l’Université de Bordeaux et membre du laboratoire Centre Emile Durkheim, je privilégie dans mes enquêtes les recherches empiriques et déploie des méthodes qualitatives de collecte des données, essentiellement via des entretiens individuels et collectifs. Après avoir longtemps travaillé sur les quartiers sensibles et les politiques publiques qui ciblent ces territoires (notamment avec Thierry Oblet, Joëlle Perroton, Claire Schiff), mené en parallèle trois recherches sur les personnes illettrées pour la première, les postiers et les incivilités en quartier défavorisé pour la deuxième (avec Thierry Oblet), la démocratie participative locale pour la troisième (avec Sandrine Rui), j’ai orienté mes recherches de 2013 à 2020 sur la jeunesse musulmane en France, en collaboration avec Laetitia Bucaille. Actuellement, je suis membre de l’équipe de recherche ECOPISTE sur les collectifs de vie et de travail alternatifs en milieu rural. Je m’intéresse aux trajectoires individuelles menant à l’intégration dans ces collectifs, en mobilisant notamment la notion d’émancipation et en m’attachant à comprendre la construction et la mise en oeuvre d’idéologies radicalement critiques du fonctionnement social majoritaire.
Mes enseignements, pour la plupart au sein de la faculté de sociologie de Bordeaux, portent sur la nature et les enjeux du regard sociologique, la méthode qualitative, le modèle d’intégration français et la laïcité, le renouveau de l’islam chez les jeunes de culture musulmane. Je cherche à développer chez les étudiant.es une dimension sensible et créative dans la lecture du social, suis attachée à la mise en lien des savoirs académiques et non académiques, et fais de la communication de nos méthodes et résultats scientifiques à un public large un objectif majeur de la recherche.
Axe(s) de recherche
Atelier(s)
Co-fondatrice (avec Maylis Ferry) et Co-responsable (avec Morgane Jouaret) de l'atelier C'est pas très académique !Recherche en cours
Recherche Ecopiste ( programme Cit’In 2018 -2020 ; AAP Région Nouvelle Anquitaine 2020-2023 )
-Coordination scientifique : Agnès Villechaise (agnes.dupont@u-bordeaux.fr)
-Conduite opérationnelle : Anne Goudot (anne.goudot@u-bordeaux.fr)
Les expérimentations citoyennes menées en appui de la transition écologique (désignées dans la suite de ce texte sous le vocable « lieux alternatifs ») revêtent une diversité de formes organisationnelles. Microfermes, écovillages, écolieux, réseaux d’habitats légers, tiers-lieux, ou bien encore sociétés coopératives et autres initiatives relevant de l’économie sociale et solidaire (ESS) sont autant de lieux de développement de pratiques solidaires alternatives, de formes innovantes d’organisation et de gouvernance, de nouvelles manière d’habiter, de produire et de consommer. Le projet Ecopiste s’intéresse à ceux de ces lieux ouverts à l’accueil de visiteurs itinérants qui viennent y travailler, apprendre, partager. La recherche vise à saisir le fonctionnement de ces lieux, leur maillage en réseaux plus ou moins formels à l’échelle locale, nationale, internationale, les trajectoires et aspirations de leurs membres sédentaires ou de passage.
La recherche se déploie sur deux axes, renvoyant à deux niveaux d’analyse distincts :
1) Acteurices et fonctionnement du lieu alternatif : Qui sont les « permanent.es » et les « nomades » engagé.es dans ces lieux alternatifs ? Quelles socialisations et trajectoires les conduisent en ces lieux ? Ces citoyen.ne.s entendent peser dans la transition écologique par la mise en œuvre de modes de vie, pratiques relationnelles, organisations du travail, modes de gouvernance, modes de production et de consommation etc., différents de ce que l’on peut rencontrer dans d’autres organisations, qui confèrent à leurs projets une dimension holistique et une dimension d’innovation sociale. Quelles sont ces pratiques ? Relèvent-elles de nouvelles ontologies ? Quelles sont les conditions de leur bon fonctionnement et/ou les freins repérables à leur développement ? Le genre joue-t-il un rôle dans la dynamique sociale mise en œuvre ?
2) Réseaux et territoire : Quelles sont les interactions entre ces organisations, qui pour la plupart se développent en milieu rural et possiblement dans l’isolement, mais sont insérées dans des réseaux d’échanges actifs multiscalaires ? Quel est l’ancrage de ces organisations dans leur milieu local ? De quoi sont constitués leurs rapports avec les espaces institutionnels, politiques, économiques, culturels plus larges qui les entourent ? Quels sont le niveau et les modalités de leur implication dans la fabrique et la diffusion de la transition écologique.
Parce que le phénomène étudié présente un caractère complexe – émergent, protéiforme, réticulaire et mobile – l’approche méthodologique est ici une question clé. Nous y répondons par une démarche qualitative et hybride.
– Qualitative, via des périples ethnographiques empruntant les circulations nomades : une chercheuse ethnographie les lieux et leurs interconnexions sociales en y vivant sur des périodes de plusieurs semaines, en tant que woofeuse/chercheuse. L’étude de terrain s’effectue sur un principe d’itinérance, en enchaînant les séjours sur des périodes de plusieurs mois (l’ethno-woofeuse vit en camping-car). Elle s’effectue par l’observation participante ; l’usage de la photographie, la réalisation d’entretiens semi-directifs, la réalisation d’une enquête par questionnaire auprès des personnes itinérantes et la collecte de documents sources, notamment sur le fonctionnement économique du lieu, constituent la méthode de collecte de données associée à cette observation participante.
Hybride : Au travers de séminaires de pilotage et de journées d’étude partagées, les acteurices de terrain participent à l’équipe de recherche, amenant leurs savoirs expérientiels dans la création de connaissance. Par ailleurs, à chaque lieu visité est proposé un travail d’échange autour d’une restitution à chaud de l’étude, permettant d’intégrer les regards et compréhensions des personnes concernées.
Responsabilités scientifiques et institutionnelles
- Membre du Bureau de la faculté de sociologie
- Membre du Conseil de laboratoire du CED
- Co-fondatrice et Co-esponsable (avec Fanny Lung) du master de sciences sociales Intervention et innovation sociales
Enseignement
- CM Le regard sociologique Licence 1 sociologie
- TD Méthode qualitative L2 sociologie
- CM TD islam des jeunes, intégration des sociétés multiculturelle L1, L2 et L3 sociologie
- Enseignements méthodologiques et thématiques M1 et M2 Intervention et innovation sociales
- Islam rigoriste, islam radical : des éléments de compréhension, DU Psycho-criminologie
Principales publications
Publications récentes
Villechaise Agnès, « De très jeunes filles voilées en classe… », Portfolio hommes et migrations « Ecole et socialisation », n°1339, oct-dec 2022, p. 108.
Bucaille Laetitia,Villechaise Agnès (dir.), Désirs d’islam. Portraits d’une minorité religieuse en France, Paris, Presses de Sciences Po, 2020.
Bucaille Laetitia,Villechaise Agnès, « Jeunes femmes musulmanes. Lutter contre la domination via la religion », in Bucaille Laetitia,Villechaise Agnès (dir.), Désirs d’islam. Portraits d’une minorité religieuse en France, Paris, Presses de Sciences Po, 2020, p. 131-169.
Villechaise Agnès (coord.), « Les jeunes musulmans français face à la radicalité. Autour de l’ouvrage d’Olivier Galland et Anne Muxel, La Tentation de la radicale. Enquête auprès des lycéens, PARIS PUF, 2018, Revue Européenne des Sciences Sociales, 57(1), 2019, p. 255-278.
Villechaise Agnès , « Les jeunes français face à la radicalité. Présentation », Revue Européenne des Sciences Sociales, 57(1), 2019, p. 255-258.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02303224
Villechaise Agnès, « Les jeunes musulmans « tentés » plus que les autres par la radicalité ? L’enquête est loin d’être close… », Revue Européenne des Sciences Sociales, 57(1), 2019, p. 263-266.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02156790
Villechaise Agnès et Bucaille Lætitia, « L’affirmation religieuse des jeunes musulmans. Production d’une critique sociale inclusive ou séparatisme identitaire ? », Revue européenne des sciences sociales, 56(2), 2018, p. 107-131.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01963663
Bucaille Lætitia et Villechaise Agnès, “Salafist Impregnation of Muslim Youth in France: a Challenge to the Republic? ”, European Review of International Studies, 2018, 5(2), p. 5-23.
https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-02527915
Actualités de Agnès Villechaise
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