Aurore Lartigue débute un thèse en sociologie
Pouvez-vous présenter en quelques mots ?
Je suis en première année de thèse en sociologie, sous la direction de Olivier Cousin depuis septembre 2023. Je m'intéresse dans le cadre de celle-ci à l'autonomie des "gens de métiers" de la grande distribution alimentaire.
Quel est votre parcours ? Qu'avez-vous fait avant de vous lancer dans la recherche ?
En 2018, j'ai obtenu mon bac littéraire et je souhaitai absolument aller en psycho, mais j'avais quand même pour choix secondaire socio à Bordeaux. J'ai été acceptée en socio, au début assez déçue, jusqu'à ce que j'arrive sur les bancs de l'amphi. J'ai tout de suite été passionnée. Je me suis alors inscrite dans le Master SPSC où j'ai réalisé un mémoire sur l'influence des discours militants issus du mouvement #MeToo sur la pratique de la sexualité des jeunes féministes. Simultanément, je suis devenue militante féministe.
Parallèlement encore, un peu avant le bac, j'ai travaillé à côté de mes études dans la même entreprise. Employée polyvalente dans un supermarché, j'ai rencontré de nombreuses personnes aux vécus différents, j'ai appris à me conformer aux tâches qui m'ont été confiées, et cette expérience professionnelle m'a construite. J'ai sincèrement aimé ces cinq années, tout en observant avec plus de recul les difficultés et épreuves que constitue le travail dans la grande distribution alimentaire. Et maintenant, me voilà en thèse.
Pouvez-vous nous parler du sujet de votre thèse ? Nous en dire un peu plus, en quelques mots ?
Durant ces cinq années de travail en grande distribution, j'ai collecté quelques observations dans un carnet sans savoir quoi en faire précisément. Puis j'ai réalisé que nombre de ces écrits pouvaient amener à une réflexion sociologique sur la nature et les conditions travail. J'ai candidaté au concours de l'EDSP2 avec un projet de recherche en rapport avec ceci. Ma thèse s'intitule provisoirement Affirmer son identité de métier en étant pris dans de multiples étaux. Le cas des "gens de métiers" de la grande distribution. Je m'intéresse particulièrement au métier de boucher, qui semble conserver une part d'autonomie dans le cadre de la grande distribution alimentaire. Je cherche essentiellement à savoir, à partir d'une démarche comparative entre deux organisations du travail (la grande distribution alimentaire et l'artisanat), si la rationalisation du travail prend le dessus sur le métier, ou si au contraire on assiste à une résistance du métier, de son identité et de son autonomie.
Propos recueillis le 16 octobre 2023.
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