
C’est avec une grande tristesse que les membres du Centre Émile Durkheim ont appris la disparition d’Edwin le Héron. Il fut un enseignant et un chercheur de premier plan au CED. Ses travaux scientifiques consacrés à l’économie monétaire, aux banques centrales, à la pensée keynésienne, pour ne citer que quelques thèmes, ont passionné des générations d’étudiants et d’étudiantes, en même temps qu’ils ont appuyé une pratique ouverte, curieuse et interdisciplinaire de l’enseignement de l’économie.
Sa contribution académique et pédagogique, tant à travers la direction de master à Sciences Po Bordeaux, qu'à travers son rôle de directeur de thèse a été infatigable et enthousiaste. Les travaux doctoraux qu'il a encadrés ont bénéficié de sa curiosité insatiable, de son intérêt pour les économies et systèmes monétaires au Sud, en Afrique, en Amérique latine, et de son appétit intellectuel tous azimuts.
Il reste que son empreinte dans le paysage académique est à la fois plus profonde et plus large. De par ses convictions personnelles et son implication professionnelle, Edwin le Héron a défendu sans relâche une vision alternative à l’orthodoxie en économie à Sciences Po Bordeaux, mais aussi dans les instances nationales de la discipline, comme au niveau international. Son investissement dans des collectifs de chercheurs engagés comme celui des Economistes atterrés, et dans des associations professionnelles, telle que de l'Association Française d'Économie Politique et l’Association pour le Développement des Études Keynésiennes dont il était président, ont porté une voix singulière et originale dans le paysage académique en économie.
Edwin était enfin un collègue plein d’humour, bon vivant, iconoclaste, autant féru de rock, connu de l’underground alternatif bordelais et musicien accompli, que motard invétéré.
Sa disparition est une triste nouvelle pour la communauté éducative et scientifique. Le Centre Émile Durkheim présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.
Caroline Dufy pour le Centre Émile Durkheim