Hélène Chittoo
Doctorante en science politique
Hélène Chittoo est doctorante en science politique ; elle débute une thèse intitulée : Le lobbying territorial sous la direction de Joan Cortinas.
Pouvez-vous présenter en quelques mots ?
Je suis lobbyiste de formation, avec une spécialisation en communication de crise et un intérêt fort pour les territoires français. J’ai souhaité faire une thèse sur le lobbying territorial pour prendre du recul sur mon emploi de représentante d’intérêts et développer une expertise scientifique sur le(s) métier(s) des affaires publiques.
Je crois qu’on peut dire que je suis une « illettrée passionnée » pour reprendre les mots d’un de mes professeurs de khâgne ; car la curiosité, est à mon sens le début de grandes réflexions et de remises en cause.
« Trop têtue pour renoncer, mais toujours avec le sourire », tel est mon crédo.
Quel est votre parcours ? Qu’avez-vous fait avant de vous lancer dans la recherche ?
Après l’obtention du baccalauréat, j’ai effectué deux ans de classe préparatoire littéraire, en khâgne BL. J’ai poursuivi avec deux ans en études politiques.
Au cours de ce parcours universitaire, un TD d’histoire politique m’a particulièrement marquée, puisqu’il a introduit la notion « d’économie morale de la foule » dans mon cheminement de pensées. C’est ce qui m’a poussée à m’interroger sur les enjeux dans les divers territoires. En parallèle j’étais collaboratrice stagiaire au Sénat, et j’ai assisté à un débat passionné autour de « fin du monde VS fin du mois ».
Les années qui ont suivi pourraient être résumées par deux mots : l’éternelle indécision ; entre se professionnaliser et faire de la recherche sur les affaires publiques & le lobbying.
Pouvez-vous nous parler du sujet de votre thèse ? Nous en dire quelques mots ?
Mon projet porte sur le lobbying territorial, c’est-à-dire la représentation d’intérêts d’une entreprise ou d’un secteur auprès du personnel politique territorial et local. Ma question de départ, c’est de savoir si le lobbying territorial est la continuité des affaires publiques nationales, au sens d’une complémentarité ou d’un relais ; ou au contraire, une évolution du métier, qui encourage à une nouvelle spécialisation et aux enjeux différents, et donc qui traite de sujets complètement différents.
Aujourd’hui, je souhaiterais comprendre ce qui pousse les professionnels des affaires publiques à rencontrer des élus territoriaux, quand on sait qu’avec la loi de non-cumul des mandats, un maire ou un président de région ne peut pas être député ou sénateur ; et donc, ces élus locaux n’ont pas de pouvoir décisionnel direct sur la loi.
Mon point de départ, c’est l’idée qu’avec les lois de déconcentration et de décentralisation, les territoires ont pu bénéficier d’une marge de manœuvre et une capacité de décision, sur l’aménagement et la gestion de projets, en parallèle du pouvoir institutionnel de l’État.
Par ailleurs, les entreprises et organismes privés, ont dû faire face à une règlementation environnementale de plus en plus contraignante, ce qui les a conduits à s’intéresser aux spécificités territoriales pour pouvoir répondre à ces nouvelles lois.
Propos recueillis le 18 octobre 2024
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