Redessiner le rapport au vivant : l’arbre en agriculture

La thèse en bref
Doctorant.e : Juliette Porte Directeur.trice de thèse : Antoine Roger Projet de recherche rattaché : TRANSAGRINA Année de début : 2020 Discipline : SociologieThèse de sociologie dirigée par Antoine Roger et Delphine Thivet, soutenue le 10 décembre 2024
Résumé : Les pratiques agroforestières, association d’arbres dans les cultures, se développent à la marge du secteur agricole conventionnel en France. Comment ce retour de l’arbre bouleverse-t-il les rapports des agriculteur.ices avec le vivant ? La thèse étudie le déploiement de cette pratique depuis une perspective de la socio-histoire de l’agriculture et de l’anthropologie de la nature. Elle s’appuie sur un ensemble d’entretiens, d’observations participantes et de prises de vues, auprès d’agriculteur.ices, d’intermédiaires des réseaux de l’agroécologie, et d’agents des politiques publiques, et accorde une forte importance à la dimension visuelle dans sa restitution.
Il ressort que l’agroforesterie constitue une alternative au mode de production conventionnel, en tant qu’adaptation aux effets du dérèglement climatique. L’arbre prend de multiples dimensions sur la ferme, contribuant au renouvellement des rapports entre l’agriculteur.ice et le vivant. Les mécanismes d’engagement dans une transition de pratiques sont ensuite analysés sur les échelles macro, méso et micro sociologiques. La thèse défend l’ouverture à une nouvelle échelle d’analyse, l’échelle du sensible, ainsi qu’à l’analyse des ressentis, pour mieux saisir les processus de décision. Enfin, elle montre que l’agriculture alternative ne fonctionne pas sur le même rapport au monde et au vivant que l’agriculture conventionnelle dominante, ce qui restreint ses possibilités de développement.