Léo Mignot

Léo Mignot

Chercheur postdoctoral


Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis actuellement chercheur postdoctoral au Centre Émile Durkheim, après être passé par un doctorat de sociologie à l'Université de Bordeaux et divers postes d'ATER et autres vacations. Je suis par ailleurs coresponsable de l'Atelier méthodes du laboratoire et membre du bureau du RT 29 « sciences et techniques en société » de l'AFS.

Peux-tu nous parler de ton postdoc au Centre Emile Durkheim ?

J'ai eu l'occasion de participer à deux projets de recherche encore en cours. Le premier, financé par l'INCa (Institut National du Cancer), porte sur le développement de l'intelligence artificielle en santé et vise à identifier son impact sur la pratique et la recherche médicale. Le second est le projet ANR Skeptiscience, qui s'intéresse aux évolutions du système de publication. L'accent est mis sur l'émergence du Post-Publication Peer Review et son rôle en regard de la question de l'évaluation de la recherche et de l'intégrité scientifique.

Quels sont tes objets de recherche ? Sur quoi travailles-tu ?

Mes objets mobilisent à la fois les recherches sur la santé et les sciences. Lors de ma thèse, je m'étais positionné à la frontière entre sociologie de la santé, des sciences et des professions pour étudier la naissance d'une spécialité médicale, la radiologie interventionnelle. J'ai poursuivi dans cette voie en m'intéressant plus largement au développement et la régulation de l'innovation médicale. Par exemple, avec le cas de l'IA, je cherche à comprendre comment sont créées les solutions d'aide au diagnostic, comment les professionnels de santé s'en emparent (ou non) et comment les agences de santé cherchent à les encadrer. En étudiant les usages réels, je tente de mettre à distance les discours laudateurs et les formes de solutionnisme technologique pour m'intéresser à la façon dont la technologie est concrètement mise en œuvre à l'échelle de la pratique médicale.

Peux-tu nous parler de ton quotidien de chercheur ?

Je pense que ce quotidien est assez mal équilibré, avec le sentiment de courir après les échéances. Au-delà des spécificités individuelles, cela doit beaucoup à des éléments systémiques et au mode de fonctionnement de l'ESR. Je tente donc d'articuler (tant bien que mal) travail de terrain, analyse de données, valorisation scientifique et enseignements. Il faut reconnaître que la pandémie et les fermetures de locaux suite aux mouvements sociaux n'ont pas aidé à stabiliser les routines et assurer une séparation vie privé/professionnelle.

Quels sont tes projets pour l’avenir ?

Mon but est de me spécialiser davantage sur les questions de méthode et le développement des approches "computationnelles". C'est un virage que j'ai amorcé en me formant à Python et en développant certains usages dans le cadre de recherches (collecte et analyse de tweets, etc.). Nous avons commencé à proposer des séances sur la thématique dans le cadre de l'atelier méthodes avec Viviane Le Hay et Marie-Laure Pouchadon, mais je souhaiterai pouvoir approfondir le sujet et monter en compétence sur ces enjeux.

Et en dehors de la recherche ?

C'est le moment où l'on doit faire semblant de n'avoir que des pratiques culturelles légitimes ? Je lis, mais peu de classiques et plutôt de la fantasy. Je pousse des flycases sur des concerts poliment qualifiés de "musique actuelle amplifiée", mais rarement de jazz. Je préfère les jeux vidéo au cinéma. Je vais au bar, mais j'ai loupé les cours d'œnologie. Je crois que j'ai échoué à finaliser mon parcours de pseudo transfuge de classe et que je ne pourrai donc pas participer à la rentrée littéraire avec mon autobiographie.


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Propos recueillis le 28 juin 2023.

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Publié le 29 juin 2023
Dernière modification le 30 juin 2023