Émilie Auger

Émilie Auger prépare une thèse portant sur les trajectoires biographiques et géographiques de jeunes nomades saisonniers viticoles circulant dans le Médoc sous la Direction de Joël Zaffran. 

Émilie Auger

Doctorante en sociologie

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis doctorante en sociologie à l’Université de Bordeaux au sein du Centre Émile Durkheim. J’ai débuté ma thèse en février 2021 sous la Direction de Joël Zaffran. J’exerce dans le travail social depuis 2007 et je suis actuellement en contrat CIFRE avec la Maison des Solidarités de Lesparre-Médoc qui dépend du Pôle Territorial Social du Médoc et du département de la Gironde. Ma recherche porte sur les saisonniers viticoles nomades. 

Quel est ton parcours ?

Titulaire d’une Licence AES, je me suis tournée vers le travail social en passant le Diplôme d’Etat d’Assistante de Service Social (ASS). J’ai exercé pendant 8 ans dans un service de prévention spécialisée situé en région parisienne. En parallèle de cet emploi, j’ai validé une Maîtrise en sciences de l’éducation, spécialisée en analyse des pratiques, ce qui m’a permis d’intervenir dans les écoles de travail social auprès des étudiants ASS. Je suis ensuite partie vivre au Canada pour y préparer une Maîtrise en travail social qui m’a facilité le passage accéléré au Doctorat en Travail social. J’ai également exercé pendant ces trois années comme intervenante psychosociale dans un centre de crise, un centre d’écoute et d’hébergement d’urgence pour les personnes ayant des problèmes de santé mentale associées à des idées suicidaires. A mon retour en France, j’ai poursuivi mes études doctorales en sociologie tout en enseignant à l’IRTS de Talence et en exerçant quelques missions d’intervention sociale en prévention des expulsions locatives et en protection de l’enfance notamment.

Qu’est-ce qui t’a attirée vers la recherche ?

Mes travaux en recherche ont débuté au Québec alors que j’étais auxiliaire de recherche auprès de trois chercheuses de l’école de travail social de l’Université de Montréal. Ainsi, j’ai été amenée à enquêter sur les tribunaux de santé mentale au Québec, sur le logement d’abord à Laval et sur l’engagement des jeunes hébergés dans des Auberges du Cœur à Montréal, Laval et Drummondville. Ces expériences réussies m’ont donné envie d’aller plus loin dans la recherche en poursuivant des études doctorales. Ce que j’apprécie dans la recherche c’est à la fois d’apprendre par les lectures mais aussi d’apprendre auprès des participants au travail de recherche. Ces connaissances viennent bousculer nos préconceptions et susciter une posture de réflexivité et c’est ça qui me plaît.

Peux-tu nous dire quelques mots sur ta thèse ?

Ma thèse porte sur les carrières de jeunes saisonniers viticoles nomades circulant dans le Médoc. Ils vivent principalement en camion et camping-car et disent avoir fait le choix de vivre en habitat non ordinaire malgré la précarité de ce mode de vie. En étudiant les parcours biographiques et géographiques de ces jeunes, je chercher à savoir quels sont les bénéfices réels et symboliques leur permettant de vivre en marge de la société sans la sécurité et le confort d’un habitat et d’un emploi stable.

En m’appuyant sur l’interactionnisme symbolique et les travaux d’Howard Becker, je tente de démontrer que leur mode de vie ne relève pas d’une forme de déviance mais plutôt d’une culture alternative.

Quel est ton quotidien de doctorante ?

Étant en contrat CIFRE, je partage mes semaines entre la Maison des Solidarités de Lesparre-Médoc, mes charges d’enseignement à l’IRTS de Talence et ma recherche sur le Médoc. Après m’être consacrée, l’année dernière, à la rédaction d’articles scientifiques et à des communications diverses, j’entame cette troisième année en me consacrant à la rédaction de ma thèse.

En dehors de la recherche ?

Pour moi les activités sportives et culturelles sont très importantes. Cela fait maintenant 31 ans que je pratique le tennis de table et je m’exerce également au QI GONG depuis deux ans. Je suis également passionnée de musique. Après 10 ans de piano au conservatoire, je me suis tournée vers le chant musiques actuelles où j’ai pu chanter dans plusieurs groupes de style rock, blues, pop. Malheureusement, j’ai dû réduire cette activité culturelle pour me consacrer à mes activités de recherche. A charge de revanche !

Propos recueillis le 22 mars 2023

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Publié le 24 mars 2023
Dernière modification le 30 mars 2023