Djamel Sellah

Djamel Sellah est doctorant en science politique. Il réalise une thèse sous la direction de Vincent Tiberj.

Djamel Sellah

Doctorant en science politique


Peux-tu te présenter en quelques mots ?        

Je m’appelle Djamel Sellah, je suis en 3ème année de thèse et j’ai été recruté sur le projet PolAsie et je réalise ma thèse sous la direction de Vincent Tiberj.

Quel est ton parcours ?

Au départ, je n’avais pas forcément prévu la recherche comme projet professionnel et donc je m’étais dirigé vers un master pro en métiers de l’accompagnement politique qui regroupait des cours de communication d’histoire et de science politique, et ceux qui m’avaient le plus stimulé parmi ces cours, ce sont ceux axés sur des notions théoriques. Suite à cela, un stage en entreprise m’a confirmé que je ne me projetais pas forcément dans une « vie de bureau », pour cela, j’ai fait un master recherche à l’université Paris 8, duquel je garde un excellent souvenir à tout point de vue.

Qu’est-ce qui t’a attiré vers la recherche ?

Le défi, c’est de répondre à cette question sans pour autant tomber dans l’illusion biographique. Je pense qu’essentiellement le fait d’avoir l’opportunité de consacrer la majeure partie de mon temps de travail à une activité que j’avais choisie. Par ailleurs, je m’épanouis lorsque je fais des observations ou des entretiens, j’avais déjà fait beaucoup de terrain durant mes deux mémoires de M1 et M2 et j’avais apprécié cela, en tant qu’activité professionnelle, mais également sur le plan humain, en rencontrant tout type d’individus avec leurs histoires personnelles et leurs singularités.

Peux-tu nous parler de ta thèse ?

À travers les Français d’origine maghrébine et les Français d’origine sud-est asiatiques, je travaille par approche comparative sur les effets des différenciations et des catégorisations « par le haut » sur les rapports ordinaires au politique au sens large, à savoir comme rapport de domination au monde social. En France, les deux communautés ont été représentées par un discours public et médiatique contrasté : l’une comme communauté « modèle » et l’autre comme « problématique ». Ces constructions produisent des effets sur les figures sociales de « l’asiatique » et du « maghrébin » et pénètrent plusieurs espaces du parcours de vie. Si on devait simplifier et vulgariser la pensée de fond de ma thèse, ça serait : qu’est-ce qu’être perçu comme étant un·e « asiatique » ou un·e « maghrébin·e » aujourd’hui en France : à l’école, au travail, dans l’espace public, dans les médias… et comment ces représentations façonnent les pratiques et les représentations citoyennes de ces derniers.

Peux-tu nous parler de ton quotidien de doctorant ?              

Très chargé, mais j’aime bien avoir plein de choses à faire, surtout que je prends beaucoup de plaisir en cette troisième année. En effet, celle-ci marque un peu la maturation de ma thèse avec un aboutissement sur le plan de la réflexion qui a coïncidé avec la réception des données quantitatives de notre enquête. Par ailleurs, nous avons commencé à mener les entretiens dans le cadre de la post-enquête TéO2, avec beaucoup de déplacements un peu partout en France, en plus de mes deux conférences de méthode. C’est pour ça que je dis que c’est un privilège d’aimer ce qu’on fait. La par exemple, j’ai une communication par mois, jusqu’en juillet, c’est très stimulant.

Et en dehors de la recherche ?

J’ai la chance d’avoir d’autres cercles de socialisation loin des milieux de la recherche, c’est très rafraîchissant de voir et de parler d’autre chose. Par ailleurs, je pratique la Boxe Française, qui est une boxe très codifiée qui rappelle à bien des égards la recherche scientifique dans la rigueur qu’elle requiert. En plus, j’ai eu l’agréable surprise de tomber sur un très bon club à mon arrivée à Bordeaux avec un très bon esprit, une vraie famille. Actuellement, nous sommes quatre au club à préparer le dernier gant de couleur, qui est un peu l’équivalent de la ceinture noire dans d’autres sports, ce qui fait que je passe un peu plus de temps à la salle ces dernières semaines. Récemment, nous sommes 3 à avoir obtenu le gant jaune, équivalent de la ceinture noire dans d'autres sports. 


Propos recueillis le 16 mars 2023

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Publié le 20 mars 2023
Dernière modification le 29 mars 2023