AMBRE GUICHARD
Doctorante en sociologie
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m'appelle Ambre Guichard, et je suis en deuxième année de doctorat en sociologie, sous la direction d'Olivier Cousin. Ma thèse porte sur l'individualisation des parcours d'études à l'université. J’aborde ce processus comme une manière de concevoir et de mettre en œuvre le changement au sein d'une organisation publique. Je m'intéresse plus particulièrement aux effets de la transformation des cursus académiques sur le travail (et la carrière) des enseignant·es-chercheur·ses et des étudiant·es.
Quel est ton parcours ?
Je dois avouer que mon parcours est beaucoup plus linéaire que celui des étudiant·es que je rencontre lors de mon enquête ! Après le Bac, j'ai intégré Sciences Po Bordeaux, en filière générale. Pendant mon cursus, j’ai eu la chance de partir en Erasmus à Prague, ce qui m’a permis de (re)découvrir la littérature internationale. J'ai beaucoup voyagé, cette année-là. Ce fut une expérience extrêmement enrichissante ! Puis, j’ai choisi le Master Science politique et sociologie comparatives. J'ai fait mon mémoire sur les carrières des étudiant·es usager·ères de drogues, et je souhaitais continuer en thèse sur les carrières des étudiant·es institutionnellement considéré·es comme « atypiques ». Il se trouve que mon projet de thèse s'est intégré au projet de comparaison internationale sur les « nouveaux cursus universitaires » porté par Romain Delès et Nicolas Charles. J'ai commencé ma thèse en pleine période de crise sanitaire, mais le fait d'avoir (en quelque sorte) trois directeurs de thèse, m'a beaucoup aidée à surmonter cette épreuve.
Qu’est-ce qui t’a attirée vers la recherche ?
D'abord, c'est parce que les mots « lire » et « écrire » raisonnaient en moi. D'ailleurs, quand j'étais petite, je voulais devenir écrivaine (ou Présidente de la République, mais ça m'est vite passé ahaha) ! Ensuite, c'est le rapport à la méthode scientifique qui m’a particulièrement attirée dans la recherche : le fait d'aller sur le terrain, de rencontrer des gens et de les écouter, de traiter et d’analyser des données, je trouve cela absolument…saisissant. Enfin, j'étais traversée par le désir d'appartenir à une communauté qui coopère pour produire (et transmettre) de la connaissance. Et je le suis encore aujourd'hui !
Peux-tu nous parler de ton quotidien de doctorante ?
Je lis, j'écris, j'enquête. Et je m'organise. La vie de laboratoire est très riche mais j’ai appris que la thèse demande aussi parfois de savoir y renoncer. Alors j'alterne assez régulièrement entre le « mode ermite » et le « mode animal social », entre mon appartement et le bureau de la faculté, entre la littérature et le terrain. Globalement, ce que j'expérimente au quotidien en tant que doctorante, c'est une émulation intellectuelle permanente (mais qui peut s'avérer épuisante, il faut le dire).
"... j'étais traversée par le désir d'appartenir à une communauté qui coopère pour produire (et transmettre) de la connaissance. Et je le suis encore aujourd'hui !
Et en dehors de la recherche ?
Ah oui, c'est vrai qu'on est censé avoir une vie en dehors de la recherche ! Je rigole, mais c'est un peu comme si j'étais dans une bulle, en fait. Surtout que mon objet d’étude, c'est l'université, c'est-à-dire mon lieu de travail, alors je peux facilement avoir l'impression que ma vie quotidienne est un terrain de recherche. Et puis il y a l'enseignement, qui est aussi en lien avec mon sujet ! Ce qui fait que je passe pas mal de temps à réfléchir à ma propre manière de donner cours et d'« accompagner » les étudiant.es. Finalement, outre les moments d'échanges et de convivialité avec mes collègues et ami.es, j'essaye de me laisser un peu de temps pour danser, chanter, mixer de la musique électronique, lire des romans, écrire des nouvelles, jouer aux jeux-vidéos, et prochainement (j'y crois), faire un peu de musculation…
*Portrait paru dans la newsletter #125 juin-juillet 2022
En savoir plus sur Ambre Guichard, consulter sa page personnelle, ici