La dépolitisation du changement climatique. Enjeux d’une enquête sur le transport maritime international.
Résumé :
Principal support du commerce international, le transport maritime consomme l’équivalent de 5 millions de barils de pétrole brut par jour. Ses émissions directes de gaz à effet de serre dépassent un million de tonnes par an et représenteraient 17% du total mondial en 2050 si sa croissance se poursuivait à un rythme inchangé et à conditions constantes. Les armateurs prétendent aujourd’hui éviter ce scenario en appliquant des mécanismes de marché (système d’échange de quotas d’émission) et en s’engageant dans la recherche de solutions technologiques (nouvelles motorisations et carburants alternatifs). Ces orientations sont le résultat d’un long processus de dépolitisation. Différents champs imposent la représentation de forces économiques naturelles dont il faudrait seulement accompagner l’expansion. Ils interdisent questionner la pertinence du transport de marchandises à grande échelle et sur de longues distances pour concentrer l’attention sur la correction de ses effets. Leur analyse peut servir à un questionnement plus général sur les conditions d’une repolitisation des enjeux climatiques.
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