L’envie et les théories normatives de la justice distributive

Catégorie : Chapitre d'ouvrage

Auteur(s) : Caroline Guibet Lafaye

Éditeur : Presses universitaires de France

Année de publication : 2018


Résumé :

Le concept de non-envie a été introduit, pour la première fois, par J. Tinbergen (1946) puis par D. Foley dans sa dissertation doctorale (1967). Serge-Christophe Kolm (1972), Hal Varian (1974) et Elisha Pazner (1976) notamment en ont proposé les premières études systématiques. Ce critère requiert qu’aucun individu ne préfère à la combinaison de biens, qui lui est allouée, la combinaison de biens qui est allouée à, au moins, un autre individu. Ainsi défini, il s’avère spécifiquement intéressant, en matière de justice sociale, lorsque l’on tient compte de la perception qu’ont les agents concernés de l’équité d’une distribution. En effet, ce critère semble répondre, en première approche, à l’idée intuitive selon laquelle une distribution est équitable, lorsqu’aucune personne n’en envie une autre ou lorsqu’aucune paire d’individus ne se trouve dans cette situation. De fait, l’absence d’envie est le critère le plus souvent proposé par les théories libérales de la justice, lorsque les biens auquel elles se réfèrent possèdent une pluralité de dimensions (ressources internes et externes, bien-être, préférences). Néanmoins l’usage de ce critère, dans des contextes pluridimensionnels, tenant compte des ressources externes, des talents et des préférences individuelles, pose des difficultés qui paraissent en limiter la pertinence et l’usage par des théories égalitaristes de la justice.


Référence HAL : hal-01566318

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