L’école française face aux nouvelles figures de l’immigration : le cas d’enfants de migrants roms bulgares et de réfugiés syriens dans des territoires scolaires contrastés
Catégorie : Article dans une revue
Auteur(s) : Alexandra Clavé-Mercier , Claire Schiff
Nom de la revue : Raisons éducatives
pp. 193-222
Année de publication : 2018
Résumé :
À partir d’une enquête ethnographique menée dans différentes localités d’une région française, cet article s’intéresse aux ajustements mis en place par l’institution scolaire pour faire face aux difficultés posées par l’arrivée d’enfants de populations migrantes jusqu’alors peu présentes en France. Il s’agit d’une part de familles roms bulgares en habitat précaire regroupées en territoire urbain, et d’autre part de familles syriennes réfugiées « réinstallées » de façon isolée dans diverses communes rurales qui se sont portées volontaires pour les accueillir. La comparaison met en évidence que la multiplication des dispositifs spécifiques et des ressources dédiées aux allophones n’aboutit pas nécessairement à l’inclusion, alors que leur absence n’est pas en soi un obstacle à leur intégration scolaire, dès lors qu’un certain nombre d’acteurs se mobilise autour de ces enfants. La réflexion sur les conditions d’accueil et l’incidence des représentations qui distinguent les migrants économiques des réfugiés révèle que lorsque la prise en charge de ces élèves devient l’affaire de tous, leur présence acquiert une légitimité qui permet d’encourager à la fois l’innovation pédagogique et la banalisation de leurs différences.
Résumé en anglais :
Based on an ethnographic study conducted in different localities in a French region, this article examines the adjustments made by schools in order to cope with the difficulties posed by the arrival of children from migrant populations as yet scarce in France. These include Bulgarian Roma families concentrated in precarious settlements in urban centers and isolated Syrian refugee families who have been ‘resettled’ in various rural communities which have volunteered to receive them. The comparison highlights the fact that multiplying special education provisions and resources dedicated to foreign language students does not necessarily lead to their inclusion, while the absence of such services is not in itself an obstacle to their integration at school, as long as various actors are mobilized around these children. Our assessment of reception conditions and of the impact of commonly held beliefs which distinguish economic migrants from refugees reveals that when support for these pupils becomes everyone’s business, their presence acquires a legitimacy which encourages educational innovation and widespread acceptance of their differences.
Référence HAL : halshs-01863892
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