ETPAF – Enquête sur la transmission précoce des appartenances au sein de la famille

Le projet en bref

Enquête sur la transmission précoce des appartenances au sein de la famille
Année de début : 2020 Année de fin : 2025 Porteur·se(s) du projet : Sophie Duchesne

Présentation de l'enquête

Enquête sur la transmission précoce des appartenances au sein de la famille

La montée incessante du nationalisme ces cinquante dernières années n’est plus à démontrer, qu’on la mesure à travers le résultat des partis souverainistes et de leurs leaders dans un grand nombre de pays, ou par la multiplication des conflits armés motivés par des revendications territoriales. Pourtant, on sait depuis les années 1980 que les nations sont des constructions historiques récentes. On a même pu croire, dans les années 1990, qu’avec la globalisation le monde avançait vers l’effacement des frontières nationales.

Parmi les facteurs qui peuvent expliquer la vitalité du nationalisme aujourd’hui, alors même que ses méfaits sont patents – au Moyen Orient, en Ukraine, ou pour faire face à l’urgence climatique – la transmission précoce du caractère « naturel » de la division du monde en nations et de la primauté de l’appartenance nationale est parmi les plus plausibles. La plupart des enfants apprennent très tôt que tout le monde a une nation, à laquelle sont dus le respect et le dévouement.

L’enquête ETPAF vise à prolonger empiriquement la thèse du nationalisme banal de Michael Billig, et celle de Norbert Elias sur l’habitus national, en cherchant à comprendre quels rapports les parents d’enfants de 5 à 6 ans (avant l’apprentissage de la lecture à l’école) entretiennent à la nation en général, et à leur nation en particulier, et ce qu’iels en transmettent. L’étude se fonde sur la réalisation d’entretiens auprès de 30 familles aussi diversifiées que possible socialement et politiquement, vivant en Nouvelle-Aquitaine. Le dispositif original de l’enquête prévoit trois rencontres de deux heures, et d’utiliser différents types de matériaux projectifs (films, livres, séquences TV, vignettes) afin d’aider les parents à exprimer des positionnements qui ne sont pas nécessairement conscients. La dernière séquence est l’occasion d’expliquer aux parents le principe du « flagging » ou du signalement national permanent, au cœur de la théorie de M. Billig, pour voir comment iels réagissent.

Les entretiens ont été réalisés entre juillet 2020 et juillet 2022. Retranscrits par Roland Guénier (ACCINFO), ils sont actuellement en cours d’analyse.

Traitement des données

Nous ferons deux types d’usage des données rassemblées dans le cadre de cette enquête. Nous allons d’une part les analyser et publier dans des revues et collections scientifiques les interprétations que nous en faisons. D’autre part, nous nous appuierons sur ces données et leurs analyses pour présenter, en dehors de l’université, la démarche et les résultats de l’enquête, afin qu’ils soient accessibles au plus grand nombre.

Mais dans tous les cas, aucune communication ou publication ne fera mention de l’identité (nom, lieux, détails permettant de les identifier) des personnes ayant participé à l’enquête (adultes et enfants).

Partage et conservation des données

Seules les membres de l’équipe de recherche auront accès aux données durant l’enquête et son traitement.

Les données sont conservées sur des supports protégés par les membres de l’équipe de recherche jusqu’à la fin de sa publication. Après quoi, les données seront archivées et pourront éventuellement faire l’objet, à l’avenir, de nouvelles analyses par d’autres équipes de recherche, sauf si les familles concernées ne le souhaitent pas.

Base juridique

La collecte et l’usage des données dans les laboratoires de recherche obéit aux Règlement général de protection des données personnelles (RGPD, en vigueur depuis mai 2018), sous couvert de leur mission de service public. Les participant·es y contribuent librement, ils/elles sont informé.es de ce que nous faisons dans le cadre de cette enquête et de leurs droits au sujet des données qui les concernent.

Droits des enquêté.es

La participation à cette enquête est donc libre et consentie. Étant donné l’investissement que cela représente pour les familles (trois séances de travail avec les chercheuses préparées en famille), un dédommagement de 200€ a été versé à chaque famille.

Le consentement de chaque participant·e à l’enquête est formellement demandé avant que celle-ci commence. Par ailleurs, chaque participant.e peut à tout moment poser des questions à propos de l’enquête, demander à ce que les données le/la concernant lui soient communiquées, voir demander à les modifier ; ou plus largement échanger avec l’équipe de recherche en écrivant à la responsable de l’enquête (cf. adresse ci-contre).

Ils/elles peuvent contacter directement le Délégué à la Protection des Données à l’adresse suivante :

→ DPD, 2 rue Jean Zay – Bâtiment Ariane 4, 54519 Vandoeuvre-lès-Nancy Cedex
→ dpd.demandes@cnrs.fr

A noter enfin qu’il leur est possible de déposer une plainte auprès de la Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés (CNIL) si elles ont le sentiment que leurs droits n’ont pas été respectés,

→  en ligne sur le site de la CNIL (https://www.cnil.fr)
ou en écrivant à l’adresse suivante :
→ CNIL, 3 Place de Fontenoy, TSA 80715, 75334 Paris Cedex 07

Financement

Mis en œuvre par des membres du CNRS et de l’Université de Bordeaux, soutenu par le Centre Émile Durkheim, le projet bénéficie également de financements apportés par :

  • CRNA (septembre 2020 – février 2025)
  • Département des études de la prospective et des statistiques du Ministère de la culture (DEPS – convention avril 2020-février 2025)
  • INJEP (contrat février-décembre 2020)
  • Département Changes de l’Université de Bordeaux (année 2020).

 

Membres de l'équipe

  • Sophie Duchesne (Centre Emile Durkheim, CNRS, Sciences Po Bordeaux)
  • Florence Delmotte (F.R.S.-FNRS, UCLouvain Saint-Louis Bruxelles)
  • Katharine Throssell (Centre Emile Durkheim, Sciences Po Bordeaux)
  • Julie Pinsolle (CeDS, Culture et diffusion des savoirs, Université de Bordeaux)

Ont également contribué au projet:

Maylis Ferry, Louisa McDonald, Morgane Dirion, Isabelle Rigoni, Joëlle Perroton, Claire Schiff, Véronique Rouyer, Stéphanie Constans, Corinne Pons, Alexandre Jaunait et Maroussia Raveaud.

Communication et publications

Publications

  • Sophie Duchesne & Florence Delmotte, Troisième note d’étape du projet ETPAF : premières analyse. Rapport pour le Département des études de la prospective et des statistiques (DEPS) du Ministère de la Culture, octobre 2023.
  • Florence Delmotte & Sophie Duchesne, Banal nationalism for babies? Investigating the early transmission of national habitus to children in the family, in Norman Gabriel (ed), Processes of Learning and Education – an Eliasian Perspective, New York, Palgrave Macmillan, Norbert Elias Series (to be published in 2024).
  • Sophie Duchesne, Deuxième note d’étape du projet ETPAF : bilan du « terrain ». Rapport pour le Département des études de la prospective et des statistiques (DEPS) du Ministère de la Culture, octobre 2022.
  • Maylis Ferry, Louisa McDonald et Sophie DuchesnePremière note d’étape du projet ETPAF : compte-rendu de l’enquête exploratoire. Rapport pour le Département des études de la prospective et des statistiques (DEPS) du Ministère de la Culture, juin 2021.
  • Sophie Duchesne & Maylis Ferry, Is time ‘on the side of change’? Incorporating the GDPR in (some of) our research practices, Bulletin of Sociological methodology/Bulletin de Méthodologie Sociologique, 150, 2021, p. 106-124.
  • Sophie Duchesne et Maylis FerryLes jeunes parents, premier rouage du nationalisme banal ?, Rapport sur les entretiens exploratoires de l’Enquête sur la Transmission Précoce des Appartenances au sein de la Famille (ETPAF) pour l’INJEP, décembre 2020.

Communications

  • Florence Delmotte & Sophie Duchesne, Undefeated nationalism: extending the banal nationalism thesis through the family, ECPR General Conference, Charles University, Prague, 4-8 September 2023.
  • Florence Delmotte, Investigating the Early Transmission of (Banal) Nationalism & National Habitus to Children in the Family: a research project framed by M. BILLIG and N. ELIAS, Conference The fantasy-reality continuum: science, religion, politics, culture, University of Warsaw, 8-10 December 2022.
  • Florence Delmotte & Sophie Duchesne, Nationalism for babies: Investigating the early transmission of national habitus to children in the family, 19th International Symposium on Civilizing Processes, Salvador, Bahia, Brasil, 27-30 November 2022.
  • Florence Delmotte, Habitus national, nationalisme (banal) et ‘résistances à l’Europe’ Colloque international Nations, nationalismes et mondialisations : adaptations, mutations et permanences. Perspectives nord-américaines et européennes, Université de Bordeaux, 9 juin 2022.
  • Sophie Duchesne, Banal and everyday nationalism: Theoretical and empirical
    perspectives, PhD Academy What is a people? Social, Political and Legal Controversies, Venice International University, 28 mars 2022.
  • Sophie Duchesne & Maylis Ferry, Comment les parents transmettent-ils/elles la nation ? ou comment gérer le crash d’une hypothèse dès les premiers moments du terrain,14ème séance des ateliers du REPPAMA, INED, 7 octobre 2021.
  • Florence Delmotte, Sophie Duchesne, Maylis Ferry et Louisa McDonald, Enquête au cœur du nationalisme : la transmission précoce des appartenances au sein de la famille, Séminaire du CReSPo, Université Saint-Louis, Bruxelles, 2021.
  • Sophie Duchesne, Maylis Ferry et Louisa McDonald, It’s a small world? La contribution des produits culturels pour les petits au nationalisme banal, Colloque international Enfance + Culture = Socialisation. La socialisation culturelle des enfants, Département des études, de la prospective et des statistiques du Ministère de la culture, Centre George Pompidou, Université Paris 8, En ligne, 2021.
  • Sophie Duchesne & Maylis Ferry, Comment le nationalisme vient aux enfants, Séminaire Les sciences sociales en question : grandes controverses épistémologiques et méthodologiques, Sciences Po Paris, 2020.

 

Mots-clés

ETPAF, Billig, Elias, nationalisme, appartenance, socialisation, enfance, famille, identité