Clémentine Chazal

chercheuse postdoctorale

Je suis Clémentine Chazal, nouvellement postdoctorante sur le projet MAIA (Massification et Intensification Agroécologique pour renforcer la résilience des systèmes agricoles et assurer la sécurité alimentaire en Nouvelle-Aquitaine). J’ai rejoint le projet pour une période d’un an à compter du 1er octobre 2024 sur lequel j’ai le plaisir de travailler avec Andy Smith et Caroline Dufy.

J’ai soutenu ma thèse de science politique en septembre 2024 avec le laboratoire LAM (Les Afriques dans le Monde) à Sciences Po Bordeaux. Cette thèse intitulée Du Cap de Bonne Espérance à la Pointe de Grave : une étude du mouvement des vins nature et de ses enjeux politiques – Mobilisations environnementales et transformation de la production vitivinicole s’intéressait au mouvement des vins nature, en tant que mouvement de résistance face à la production conventionnelle de la filière vitivinicole.

L’objectif était de comprendre d’une part, comment le mouvement des vins nature conteste la production viticole en régime industrialo-capitaliste et d’autre part, comment les acteurs du mouvement participent à la construction de nouveaux cadres cognitifs qui viennent perturber l’industrie. Dans la thèse j’interroger l’éventail de revendications qui accompagnent le mouvement, créent un précédent sur le marché et permettent l’émergence de manières alternatives de produire du vin. J’ai adopté une perspective comparative entre deux régions viticoles : le Bordelais en France et la province du Cap en Afrique du Sud.

Avant d’arriver à Sciences Po Bordeaux pour mon doctorat, j’ai passé quelques années à l’étranger ; un cheminement entre expériences professionnelles et académiques qui m’a permis de murir cette envie de travailler dans la recherche. En 2016, diplômée d’un master de gouvernance urbaine à Sciences Po Paris, je me décide d’emménager à Londres où j’enchaine les contrats en tant qu’assistante de recherche à University College of London. Je pars ensuite deux ans à Ibadan dans le cadre d’un VIA (Volontariat International en Administration) pour travailler comme coordinatrice de la recherche à l’IFRA-Nigeria (Institut Français de Recherche en Afrique du Nigéria).

Progressivement l’idée de mon doctorat émerge à la croisée entre des questionnements d’écologie politique, une appétence pour le mouvement des vins nature et l’Afrique du Sud qui s’impose comme terrain privilégié pour ces recherches. Je me décide alors à présenter ce projet de thèse à Andy Smith et Dominique Darbon et obtient un contrat de thèse au LAM, Sciences Po Bordeaux. Après quatre années de doctorat et une envie de poursuivre dans la recherche, je postule pour intégrer le projet MAIA qui me permet de prolonger ces réflexions, en me concentrant cette fois sur l’agroécologie en Nouvelle-Aquitaine.

Le projet MAIA est un PGSAR (Programme Scientifique de Grande Ambition Régional) de la Nouvelle-Aquitaine. Concrètement, une douzaine de laboratoires de recherche y sont impliqués, répartis sur toute la région, ce qui donne au projet une forte ambition transdisciplinaire.

Côté CED, nous somme en charge du dernier volet, le WP6 qui vise à analyser les incitations et comportements pour la transition agroécologique des exploitants. Par une approche croisant sociologie politique et économie politique, notre objectif est d’analyser les mesures incitatives et freins associés au déploiement des systèmes agroécologiques par une analyse de l’aval des filières (transformation, stockage, transport, distribution) et au travers de trois filières (vin, céréales et maraichage). 

Pour saisir l’impact de la structuration de filière sur l’offre de produits agroécologiques en Nouvelle-Aquitaine, nous avons proposé une entrée par les coopératives en tant qu’intermédiaire clé dans la chaine de production. L’idée pour mon postdoctorat est de partir des coopératives pour comprendre ces effets de verrouillage, en combinant deux méthodes : une enquête qualitative avec quelques études de cas et une analyse de réseaux.

En dehors de Sciences Po Bordeaux, vous me croiserez peut-être, au choix : 1. dans les studios et lieux associatifs de Bordeaux où j’enseigne en tant que professeure de yoga, 2. dans un salon de vins nature, ou 3. sur le village des péniches !


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Publié le 24 octobre 2024
Dernière modification le 24 octobre 2024