Raphaëlle Bats

Bio

Je suis docteure en sociologie, qualifiée en sciences de l’information et de la communication (71^ème section) et co-responsable de l’Urfist de Bordeaux, Université de Bordeaux. J’ai soutenu, en octobre 2019, ma thèse : « De la participation à la mobilisation collective, la bibliothèque à la recherche de sa vocation démocratique », sous la direction de Denis Merklen et Etienne Tassin. Mes travaux sont centrés sur le rôle des institutions publiques culturelles face aux transformations de la société et cherchent à observer les dialogues que les bibliothèques, institutions publiques culturelles, permettent de faire advenir entre informations scientifiques et informations profanes, à travers les projets participatifs ou à travers les projets de médiation scientifique.

Je m’intéresse ainsi aux conditions dans lesquelles les bibliothèques pourraient développer une hospitalité de savoirs, qui serait à la fois une reconnaissance des savoirs susceptibles d’être des biens communs et une occasion pour un service public culturel de renouveler sa fonction d’accueil. A cette fin, j’ai participé à un projet européen, PLACED, financé dans le cadre de l’appel ERANET-Funds Smart Cities. Ce projet, mené avec des collègues en Informatique (Interaction Homme Machine) de Lyon 1, Aarhus (Danemark) et Chalmers (Suède), visait à développer des prototypes de services numériques permettant la visualisation et la diffusion des savoirs produits avant, pendant et après les événements organisés par les bibliothèques. Ce projet interroge l’articulation entre les savoirs produits par la bibliothèque, ceux produits avec les usagers, et ceux acquis et disponibles dans les collections, mais aussi entre les événements et les collections, et enfin entre les savoirs numériques et les espaces physiques de diffusion.

Mes recherches ont une application au-delà de la bibliothéconomie, puisqu’elles invitent à penser la bibliothèque au cœur du territoire qu’elle accompagne et des récits qui s’y nouent, notamment lorsque ces territoires font face à des situations de troubles. L’organisation d’un séminaire « #BiblioCovid19- Les bibliothèques en temps de crise : le cas de la covid 19 » de mars 2020 à décembre 2020 et qui a réuni 2800 participants sur 8 sessions, m’a permis de lier information, connaissance, ignorance et urgences climatiques. Un travail de plaidoyer (IAP-IFLA) et d’expertise (ELSIA-EG EBLIDA) au niveau national et international sur le rôle des bibliothèques dans l’implémentation de l’Agenda 2030 m’a donné l’occasion d’étudier les facteurs critiques de la sensibilisation au changement climatique et d’élargir mes recherches à la question de la médiation scientifique.

Ceci me permet aujourd’hui de resserrer mes recherches sur la question de la circulation de l’information scientifique et de l’information profane et de leur dialogue sur des territoires en situation d’urgences climatiques. J’ai commencé à explorer ces pistes de travail dans des projets en cours comme le projet Kronikle, monté en partenariat avec le LIRIS (Université Lyon 1) et financé par le CNRS sur les bibliothèques girondines et leurs territoires, et le projet ECODOC sur la conception d’espaces communs de documentation sur des territoires en transition.