Séminaire Thèses en débat, Identités collectives et mouvements sociaux, avec Miguel de la Fuente et Clara Lucas
Miguel de la Fuente et Clara Lucas présenteront leurs travaux et seront discuté·es par Samuel Noguera.
Invité·es : Miguel de la Fuente est doctorant en cotutelle avec le Centre Émile Durkheim et l’Université du Pays Basque. Il prépare une thèse intitulée « Le mouvement coopératif basque : histoire et identité des coopératives au Pays basque ». Il présentera un article portant sur le mouvement coopératif au Pays basque (espagnol et français).
Clara Lucas est doctorante au Centre Émile Durkheim. Sa recherche doctorale s’intéresse au rôle des sentiments moraux dans l’action collective pour appréhender la question de la distribution du respect dans les sociétés françaises contemporaines. Elle présentera un article en cours d’élaboration sur un spin-off movement issu du mouvement des Gilets jaunes à La Réunion.
Résumé :
Miguel de la Fuente présentera un article portant sur le mouvement coopératif au Pays basque (espagnol et français). Celui-ci comporte deux volets. Le premier est une analyse diachronique du mouvement qui met l’accent sur l’apparition d’un nouveau cycle caractérisé par les transformations du coopérativisme basque. Parmi les diverses évidences de l’existence du nouveau cycle, nous nous intéresserons aux changements qui se sont produits lors de la construction territoriale du groupe Mondragon. Le second volet analyse, au travers d’entretiens qualitatifs, l’identité coopérative basque et en particulier sa relation avec le territoire et les effets que ce dernier a exercé sur ladite identité. Nous nous pencherons également sur les changements sociaux, religieux et politiques qui ont eu lieu dans la société basque ces dernières décennies.
Clara Lucas présentera un article en cours d’élaboration sur un spin-off movement (McAdam,1995) issu du mouvement des Gilets jaunes à La Réunion. Prenant naissance lors du mouvement des Gilets jaunes, sur un rond-point qui va devenir l’un des plus emblématiques de la mobilisation, c'est en s’inscrivant comme mouvement culturel (notamment par ses symboles)et comme mouvement d’occupation (notamment par ses modes d’actions) que la mobilisation va se constituer, aboutissant à une forme créole de structuration. Alors que s'opère une mise à distance graduelle vis-à-vis du mouvement des Gilets jaunes et la formation d’une identité collective propre, c'est en inscrivant la participation autour de quatre piliers (kozé, la parole, sobat, l’action directe, bitasyon, le champ et kiltir, la culture) que la mobilisation va parvenir àse constituer comme un ron (cercle) rassemblant un public socialement hétérogène. Enfin, il s’agira de s’intéresser au rapport que cet espace entretient aux institutions en montrant que si l'identité même du mouvement se bâtit sur une opposition aux acteurs institutionnels nationaux et locaux, dans un «système marronage», la voie de l'institutionnalisation apparait, à mesure que le temps passe, conditionner son maintien et interroger son autonomie
Le séminaire sera suivi d'une pétanque au boulodrome de François Bordes (arrêt du tram B).