à l'occasion de la sortie de son dernier ouvrage La droitisation française, mythe et réalités, Paris, Presses Universitaires de France, 2024,
Vincent Tiberj
Vincent Tiberj est professeur en sociologie politique à Sciences Po Bordeaux et chercheur au Centre Émile Durkheim depuis 2015. Entre 2002 et 2015 il a été chargé de recherche FNSP à Sciences Po Paris, d’abord au Cevipof puis au Centre d’études européennes. Il a récemment fait paraître aux Puf Citoyens et partis après 2022. Éloignement, fragmentation (en codirection, 2024), Extinction de vote ? (codirigé avec Tristan Haute, « La vie des idées », 2022) et Les citoyens qui viennent (2017). Spécialiste des comportements électoraux et politiques, il fait partie de l’équipe de recherche qui travaille au « baromètre racisme » de la Commission nationale consultative des Droits de l’Homme et a notamment élaboré l’indice longitudinal de tolérance (ILT).
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La droitisation française, mythe et réalités
La France deviendrait conservatrice. C’est une évidence pour beaucoup d’intellectuels et de journalistes, et les résultats électoraux semblent leur donner raison. Pourtant ce n’est pas la thèse de ce livre. Les citoyens français sont devenus beaucoup plus ouverts et progressistes qu’il n’y paraît. Face à cette situation paradoxale, Vincent Tiberj analyse comment offre politique et citoyens divergent. Il pointe l’importance de la manière dont on parle des inégalités sociales et des questions de société « en haut », qui vont à rebours des préoccupations d’« en bas ». Il met en avant la grande démission citoyenne face aux partis, aux candidats : avec ce silence électoral grandissant, les voix des urnes sont de moins en moins représentatives. La droitisation est un mythe, mais comme tous les mythes il pourrait bien avoir des lourdes conséquences sur les équilibres politiques et l’avenir des Français.