Axe Sociologies de l’international

Gul Kurtoglu Eskisar

Far Right Parties in Hybrid Regimes: Some Findings from Turkey

Abstract: Studies on far right party behaviour mostly focus on democracies. While valuable, they do not fully explain the behaviour of such parties in other regime settings. We argue that non-ruling parties in hybrid regimes, including far right parties, respond to topics like immigration differently from their counterparts in democracies. As an example, we explore the puzzling behaviour of the leading Turkish far right party, MHP, toward Syrian refugees in Turkey. We argue that MHP has prioritised ideological infiltration on policymaking over vote seeking on the issue, which can explain the divergence between the sentiments of its supporters and its behaviour. Aside from the literature on immigration, far right parties and Turkish politics, our discussions can contribute to the literature on nondemocratic regimes in general.

Morgan Lans

Les dynamiques de l'intégration : associations d'aide aux migrants et encastrements historico-institutionnels

Abstract: De nombreuses études portant sur les modalités d’intégration s'attardent sur la comparaison des « pensées d’État » et des politiques publiques pour révéler des spécificités nationales en la matière. Elles rattachent souvent les différences observées à des facteurs spécifiques à la question migratoire, ou aux traditions étatiques de la citoyenneté. Notre hypothèse est de dire que la façon dont les sociétés entretiennent leur rapport aux étrangers dépasse ce cadre. Nous pensons, par exemple, que le travail, le rôle et le positionnement sociopolitique des associations peuvent nous en dire beaucoup sur les conceptions de l’intégration, dans la mesure où, ces organisations sont des actrices de premier plan de l’accueil. En ce sens, nous avons étudié les activités d’une dizaine d’associations d’aide aux migrants à Bordeaux, Bilbao et Aarhus (France, Espagne, Danemark). Notre enquête révèle que la fabrique de l’intégration ne se résume pas aux « pensées d’État ». Ces dernières jouent, certes, un rôle de première importance, puisqu’elles agissent comme des références symboliques fortes et contraignantes pour les acteurs associatifs. Néanmoins, par leur pratique et leur idéologie, les associations — entre autres — leur apportent des nuances et des distorsions qui participent au changement institutionnel. En outre, la manière dont s’imaginent et se concrétisent les normes de l’intégration dépendent de facteurs historico-institutionnels non-spécifiques à la question migratoire. Parmi ces facteurs, nous pensons au degré de stratification des espaces sociaux, à la forme des configurations de protection sociale, ainsi qu’aux cultures civico-politiques. Nos résultats montrent finalement que les dynamiques de l’intégration se comprennent au regard du travail politique d’acteurs encastrés au sein de « cohérences sociétales » qui résultent, au niveau local, de la circulation inédite entre plusieurs logiques institutionnelles, comprenant, mais ne se limitant pas, à des logiques d’État.


Début : 03 mars 2022 à 10:00
Fin : 03 mars 2022 à 12:30
Site Sciences Po Bordeaux, salle A208

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